jeudi 1 novembre 2012

L'année prochaine sera une très mauvaise année pour les actions américaines

" L'année prochaine sera très mauvaise sur le marché boursier américain.
Rappelez-vous que nous avons une élection cette année, le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour être réélu, mais l'année prochaine sera un désastre "

Jim Rogers dans MoneyNews

dimanche 14 octobre 2012

A propos du marché action chinois

" La Chine sera la prochaine grande puissance mondiale.
Mais lorsqu'en 2007 le marché chinois montait, je recommandais fortement et avec véhémence aux gens de ne pas acheter. Je n'achète le marché chinois que quand il s'écroule " sur CNBC

mercredi 12 septembre 2012

Cela va très mal se finir

 
" La hausse de 30 % qui a eu lieu depuis octobre dernier a été largement entrainé par un seul catalyseur : la FED. La banque centrale déverse une grande quantité de monnaie sur le marché.
Cette nouvelle monnaie doit s'investir quelque part et elle est en train d'aller sur les marchés action et le marché des matières premières. Cela va très mal se finir "

Jim Rogers à CNBC

 

mardi 28 août 2012

A quel moment acheter du pétrole ?

Risques d'escalade au Moyen Orient, perspective d'un QE3, opérations de maintenance de  plates-formes en mer du nord, autant de facteurs haussiers qui ont propulsés le baril de Brent au-delà des 110 $ et le WTI à presque 100 $.

Si une nouvelle poussée autour des 150 $ est toujours possible et est même presque certaine à moyen-long terme, il me semble qu'aujourd'hui que tout ces facteurs sont déjà integrés dans les cours actuels. 
Le mieux est donc de rester à l'écart pour le moment et d'attendre un éventuel repli en dessous de 80 $, si cette opportunité se présente de nouveau, il faudra sauter dessus sans hésiter.

Une nouvelle panique du type de celle de 2008 est même toujours possible compte tenu du risque de récession en Chine et d'une nouvelle étape dans la crise du système financier occidental.
En cas de prolongation de la baisse il faudra donc en profiter, en rachetant par exemple aux niveaux des 60 $ et 40 $.


Il ne faut pas avoir peur de suivre ce genre de stratégie, car les fondamentaux sur le long terme mènent forcément à des périodes où les prix seront plus élevés.
N'oubliez pas " Les investisseurs expérimentés s'attendent à des corrections et quand ils voient les prix baisser, ils décident simplement de renforcer leurs positions " - Jim Rogers dans son livre " Hot Commodities "
 



lundi 27 août 2012

Dans quelles matières premières investir ?

Ceux qui suivent depuis longtemps les interventions de Jim Rogers sont certainement déjà positionnés sur le marché des matières premières et ont pu bénéficier de la hausse spectaculaire de ces dernières années.

Cependant, peut être certains ont ils manqués le train en route et hésitent maintenant à investir sur un marché qui a déjà considérablement augmenté.

En dehors des métaux précieux, dans lesquels même aux prix actuel tout investisseur devrait allouer une part importante de son portefeuille, je vous propose donc ma sélection d'une poignée de matières premières agricoles et énergétiques qui se trouvent à l'heure actuelle en retard sur le reste du marché, offrant encore l'opportunité de rentrer sur cette classe d'actif en profitant de cours toujours relativement dépréciés.

Je commencerais par le gaz naturel, puis seront traités le pétrole, le riz, le cacao, le café, le jus d'orange, le porc et le coton. Attention je ne dis pas que c'est actuellement le moment idéal pour les acheter, certaines d'entre elles peuvent bien sûr encore baisser, mais je détaillerais tout cela dans mes billets.

1/ Le Gaz Naturel US















Coté autour de 2,75 $ au moment où j'écris ces lignes, le gaz naturel US a commencé une remontée suite à un plus bas récent autour de 2 $.

Depuis fin 2008 le gaz naturel US a été fortement poussé à la baisse et a perdu toute corrélation avec le cour du baril de pétrole grâce au boom de la fracturation hydraulique, mais la sécheresse aux Etats-Unis est en train de bloquer de nombreuses opérations de fracturation.

Les élections de novembre seront à surveiller, car la politique énergétique peut avoir un impact important sur le niveau de l'offre, le candidat Mitt Romney ayant par exemple promis de faciliter l'exploitation des terres fédérales et d'autoriser la construction d'un pipeline qui permettrait d'importer du gaz naturel depuis le Cannada, une politique à rebours de celle de Barack Obama.

Une prolongation de la tendance baissière durant un certain temps est donc possible, cependant comme on le voit sur ce graphique le potentiel de hausse est considérable par rapport au risque de baisse, les problèmes actuels d'approvisionnement en eau liés à la sécheresse et l'arrivée de la période hivernale (les précédents pics ayant eu lieu entre septembre et février) pourraient être les catalyseurs d'un nouveau pic de courte durée.

Si les cours devaient continuer à s'enfoncer en dessous de 2$ sans qu'aucun pic de prix n'est lieu durant la période pré hivernale puis hivernale, je consseillerais tout simplement d'en racheter, et d'attendre passiament un retour autour de 3$ qui finira forcément par arriver.
A de tel niveau, il devient en effet très intéressant de remplacer le pétrole et autres sources d'énergie par le gaz naturel dans les processus industriels et pour l'approvisionnement en énergie de la population.

dimanche 26 août 2012

Interview avec David Morgan

Puisque Jim Rogers parle régulièrement des métaux précieux en tant qu'opportunité d'investissement, je me permets de faire une exception et de publier une très bonne interview d'un autre investisseur célèbre, spécialiste des métaux précieux et des compagnies minières : David Morgan (non rien à voir avec JP Morgan).
Il publie avec son équipe le Morgan report, permettant de suivre ces analyses et ces conseils d'investissement sur ce marché.
Vous le retrouverez traduit en français sur le site http://economienet.net/

samedi 25 août 2012

Juste du bon sens - Fin de l'interview de Jim Rogers dans Market Wizards

Quelle est la fallacie la plus répandue chez les traders?

Que le marché a toujours raison. Je peux moi au contraire vous assurer que le marché a toujours tort !

Quoi d’autre ?

Suivre la tendance est une ineptie. Vous devez au contraire aller au contraire des marchés. Vous devez apprendre à penser par vous-même. Vous devez comprendre que l’empereur est nu, mais qu’on ne lui dit jamais. La plupart des gens ne peuvent se résoudre à un tel positionnement. Celui qui croit que la tendance est son amie est sur le chemin de la ruine. Vous pouvez peut-être gagner un peu d’argent ainsi – mais ce sera toujours un peu, et vous ne pourrez jamais le conserver.

Pourtant, votre style est d’accompagner une tendance sur plusieurs années, en dépit des évènements ponctuels. Ce que vous dites n’est-il pas contradictoire ?

Non, ma technique est différente. J’achète souvent trop tôt, en contrarien. La tendance ne devient mon amie que sur la fin. Je la vends bien avant d’avoir eu à la suivre.

Quelles sont vos règles ?

Acheter la panique, vendre l’hystérie. Soyez avertis que tout change et très vite. Ne soyez pas hostiles au changement. Vous devez être flexible, jamais buté sur un système ou une idéologie. Ne jamais rien faire a moins de parfaitement savoir ce que l’on fait est primordial. Attendre l’opportunité parfaite, c'est la clé du succès.

Vous trompez-vous parfois ?

Très rarement. Mais c’est parce que je ne prends que 2 ou 3 décisions par an.

Seulement?

Je ne joue pas. Tout simplement, je ne joue pas.

Pourquoi si peu de gens sont aussi bons que vous l’êtes ?

Je ne sais pas. Regardez, quand vous voyez l’agriculture américaine toucher un plus bas, alors quoiqu’il se passe dans le monde – à moins que le monde cesse de manger – vous ne pouvez pas vous tromper. L’agriculture américaine est si compétitive, que si vous touchez un plus bas, ça ne peut que remonter ! Le pire qu’il puisse vous arriver, c’est d’acheter trop tôt !

Quoi d’autre vous rend unique ?

Je suis flexible. Je n’ai pas de limites. Je suis ouvert à tout, prêt à spéculer sur l’huile de palme malaisienne comme sur General Motors.

Quel est votre avis au sujet de l’analyse technique ?

Je n’ai jamais rencontré un technicien riche. A part, bien sûr, les techniciens qui vendent leur systèmes graphiques à des zozos assez crédules pour les acheter.

Mais vous m'avez pourtant dit que vous-même vous utilisiez les charts?

Oui, je les regarde chaque semaine. Je m’en sers pour comprendre ce qu’il se passe dans le monde.

Vous n’utilisez pas d’indicateurs, ou de figures techniques ?

J’ai essayé les intestins de poulet et j'ai obtenu de meilleurs résultats.

Vous dites que les marchés sont les mêmes aujourd’hui qu’en 1970, 1960, 1950 ?

Les marchés sont strictement les mêmes depuis qu’existe la loi de l’offre et de la demande ; c’est-à-dire, depuis toujours. Le marché des actions en 1980 est comme le marché des actions en 1880.

Un dernier mot ?

Investir avec succès ne demande vraiment rien d’autre que du bons sens. Mais c’est épatant comme peu de gens en ont, du bon sens.

vendredi 24 août 2012

Vente à découvert - Partie 4 de l'interview de Jim Rogers dans Market Wizards

L’hystérie est-elle toujours la même ?

Du moins suit-elle toujours le même cycle. Le sommet est atteint quand les gens pensent que le marché va monter pour toujours – alors les prix deviennent irrationnels, décorrélés de la réalité, et on arrive à la fin du cycle. Un nouveau cycle commence, mais dans le sens inverse.

Que pensez-vous du marché Japonais ?

Je vous garantis que le marché japonais va connaitre une chute majeure, à mon avis dans un an ou deux. Je pense que le Nikkei va chuter d’au moins 80% [prophétie qui s’est avérée exacte, NDLR].

Ceci signifie-t-il que vous vendez le Nikkei à découvert ?

J’hésite. Bien que je sois convaincu de l’imminence d’un effondrement, je dois être très vigilant, car les Japonais peuvent changer les règles du jeu à tout moment. Je ne sais pas si vous avez entendu parler du marché des actions Koweitien durant les années 1980-1981 ? A cette époque, au Koweit, vous pouviez acheter les actions avec un chèque postdaté. Vous pouviez n’avoir que 10 dollars sur vote compte, mais acheter pour 10 millions de dollars d’actions, avec un chèque postdaté émis par une société de courtage indépendante. Tout le monde le faisait ! C’était un exemple évident d’hystérie. Pourtant, je ne l’ai pas vendu à découvert, et j’ai eu raison – parce que quand le système s’est effondré, le Koweit a changé les règles du jeu, et je n’aurais jamais pu rapatrié mon argent. Quad un gouvernement change les règles du jeu pour se protéger, ça ne peut pas être bon pour Jim Rogers. N’imaginez pas qu’un gouvernement se laisse dépouiller aussi facilement.

Mais que peut-il bien faire ?

Geler la monnaie. Interdire les rapatriements de capitaux. Dévaluer massivement. Dieu seul sait ce qui leur passera par la tête !

Pourquoi avez-vous quitté le Quantum fund ?

Quand je suis arrivé à NYC en 1968, j’étais un garçon pauvre d’Alabama. En 1979, j’avais plus d’argent que je pensais qu’il n’en existait à la surface du globe. Et puis, nous étions devenus gros. Nous avions 50 employés, et ils me donnaient des migraines avec leur demandes de congés, d’augmentation, etc. Je n’étais pas intéressé par tout ça. J’étais intéressé par l’investissement, par comprendre le monde. En 80, j’ai ramassé mes billes et je suis parti.

Un souvenir particulièrement dramatique de votre temps a Quantum ?

L’été 71. Nous étions long Japon et short US. Un dimanche soir, Nixon annonce la fin de la convertibilité or du dollar. J’étais quelque part sur ma moto, loin de la ville. Je suis arrivé le lundi matin au bureau sans avoir lu la presse. Ce même matin le Nikkei était en baisse de 20% et le Dow Jones en hausse de 20%. Nous perdions beaucoup, par les deux bouts. C’était la panique à bord.

Qu’avez-vous fait ? Vous avez liquidé ?

Impossible ! Qui aurait acheté ? Dans une telle situation, ce que vous devez faire c’est vous assurer que votre raisonnement initia était correct. C’est ce que nous avons fait, et oui nous étions corrects. Alors, nous avons conservé nos positions et nous avons attendu.

Donc vous avez conservé votre position en dépit d’une perte papier importante ?

Exactement. Une perte sur le papier n'est pas une perte dans la réalité.

Mais étiez-vous vraiment sûr de votre coup ?

Oui. La décision de Nixon n’était qu’une autre étape dans la dissolution des accords de Bretton Woods. L’Amérique était en déclin et le dollar avec elle. Le rally suite à une déclaration politique ne serait que de courte durée. La tendance de fond était trop forte.

Etes-vous en train de dire que lorsqu’un gouvernement prend une mesure contre une tendance, vous devriez vendre à découvert juste après le rally qui suit l’annonce de la mesure ?

Exactement. Ceci devrait d’ailleurs être gravé dans la roche – investissez toujours dans le sens inverse de la banque centrale. Quand une banque centrale tente de redynamiser une monnaie, vendez la monnaie à découvert.

mercredi 22 août 2012

Nouveau départ - Partie 3 de l'interview de Jim Rogers dans Market Wizards

Au fait, et j’aurais dû vous poser la question avant, mais comment en êtes-vous venu à ce métier ?
 
Par hasard. En 1964, alors étudiant, j’ai décroché un job d’été dans une firme de Wall Street par l’intermédiaire d’un ami. Je n’y connaissais rien à l’époque. Je ne connaissais pas la différence entre une action et une obligation. La seule chose que je savais à propos de Wall Street, c’est que c’était quelque part dans New York et qu’il s’y était passé quelque chose de fort déplaisant en 1929. Après ce job d’été, je suis parti à Oxford. Pendant que les autres faisaient la fête, je lisais le Financial Times.

Et après Oxford ?

Je suis parti à l’armée. En 1968, quand j’en eus fini, je suis retourné à Wall Street. J’investissais tout ce que je pouvais. Ma première épouse me disait « il nous faut une télé ». Je répondais « Pourquoi une télé ? Mettons l’argent sur le marché, et nous pourrons avoir dix télés ».

Que faisiez-vous alors?

J’étais junior analyst.

Vous étiez sur quelles actions ?

Mécanique industrielle et agences de publicité.

Vous investissiez dans ces actions ?

J’investissais dans tout.

Avec réussite ?

Je suis entré sur le marché début août 1968, pile poil au plus haut. J’ai perdu beaucoup, mais il me restait un peu. En janvier 1970, j’étais convaincu que nous aurions un bear market ; j’ai pris tout ce que j’avais et j’ai acheté des puts. En mai, j’avais triplé mon capital. En juillet, j’ai commencé à vendre à découvert. En septembre, j’étais ruiné ! (« Wiped Out », NDLR). Ces deux premières années étaient géniales ; j’étais passé du statut de génie à celui d’abruti.

Donc vous étiez de retour au point zéro en Septembre 1970 ?

Oui. J’ai raclé les fonds de tiroir et je suis revenu sur le marché. Je n’en avais vraiment rien à faire des télés et des sofas. Ma femme m’a quitté. J’étais l’entrepreneur personnifié. Tout ce que je trouvais, en temps, en argent et en énergie, je le mettais dans le marché.

Vous n’investissiez alors que dans des actions ?

Non, dans tout. Obligations, actions, monnaies, matières premières.

Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à tant de marchés ?

Je m’intéresse à tout depuis le premier jour. Et J’ai toujours eu du flair pour les fluctuations de monnaies. Quand j’étais étudiant à Oxford, je savais qu’ils allaient bientôt dévaluer la Livre. Et effectivement, c’est arrivé – mais un an plus tard. Comme d’habitude, j’étais un peu trop tôt.

Après votre déroute de Septembre 1970, comment vous êtes-vous remis en selle ?

Mes premières pertes m’ont beaucoup appris. Depuis, et je n’aime guère m’en vanter, je n’ai commis que peu d’erreurs. J’ai vite appris à ne rien faire – à moins de savoir parfaitement ce que je faisais. J’ai appris qu’il valait mieux ne rien faire et attendre de maitriser un concept et un prix si parfaitement que, même si vous avez tort, vous n’allez pas trop en souffrir.

Avez-vous eu des années dans le rouge après vos premières déconvenues ?

Non.

Comment avez-vous rencontré George Soros ?

En 1970, je travaillais pour lui à Arnhold & Bleichroeder.

Et vous avez commencé le Quantum Fund ensemble?

Nous sommes partis de A&B parce qu’on ne nous autorisait pas à toucher de commission sur nos trades. Soros était le senior partner, moi le junior partner. Le jour où nous avons commencé, il n’y avait que lui, moi, et une secrétaire.

Que faisiez-vous au Quantum ?

Nous investissions dans tout – tout ! Long et short, en Amérique et dans le monde.

Comment vous partagiez-vous le travail ?

George était le trader, moi l’analyste. Je venais avec l’idée, lui avec l'éxécution. Quand nous n’étions pas d’accord, nous ne faisions rien. Ceci dit, ça n’arrivait vraiment pas souvent. Je déteste dire ça, parce qu’investir avec le consensus est généralement une catastrophe, mais Soros et moi étions essentiellement tout le temps d’accord l’un avec l’autre.

Comment évaluiez-vous le risque de chacune de vos positions ?

Nous ne le faisions pas. Nous nous contentions de couper nos positions les moins attractives pour sauter sur les opportunités qui se présentaient.

C’est original.

Certainement. Même aujourd’hui, je n’ai jamais rencontré qui que ce soit qui procède ainsi. Mais George avait une maitrise tout à fait exceptionnelle du trading.

Mais comment faites-vous, maintenant que vous êtes « retraité » [Rogers est un investisseur indépendant qui aime se présenter comme un « retraité », NDLR] ou même à l’époque où vous étiez au Quantum , pour suivre tant de marchés à la fois ?

J’ai passé tant d’années à intégrer toute ce que je pouvais – tout, livres, magazines, études, recherches, etc. que j’ai pu développer un grand sens de la perspective sur de nombreux marchés. Quand j’enseigne, les étudiants sont souvent stupéfaits devant mon niveau de connaissance historique de la finance. Je connais tous les bull et bear market de l’histoire depuis le 18eme siècle. Je crois que c’est ça, qui me permet de suivre tant de marchés à la fois. Car les marchés, justement, ont toujours été identiques, et ils seront toujours identiques. Les délires et fantasmes sont à chaque fois les mêmes. Des peurs paniques aux euphories hystériques, toujours les mêmes !

J’imagine que le grand krach de 1987 est une parfaite illustration de votre théorie ?

Bien sûr. C’était l’hystérie, tout le monde pensait que les prix allaient monter pour toujours. La théorie de l’époque, c’est qu’on allait manquer d’actions, que l’offre d’actions allait s’épuiser parce qu’il y avait trop d’argent [il rit]. Quelques mois plus tard, il y avait pléthore d’actions mais pénurie d’argent !

mardi 21 août 2012

Les politiciens, l'or et l'inflation - Partie 2 de l'interview de Jim Rogers dans Market Wizards

Pensez-vous que l’on puisse vivre une panique financière sans avoir de récession ?

Oui, c’est déjà souvent arrivé. En 1937 par exemple. En 1987 je ne m’inquiétais pas d’une récession parce que le dollar s’affaiblissait encore et toujours, et parce que qu’ainsi de nombreuses industries américaines allaient très bien s’en sortir – comme l’acier, l’agriculture, les mines et le textile.

Donc, malgré une chute du marché, l’économie peut tenir le cap ?

Oui. Sauf si les politiciens y ajoutent leur grain de sel.

En faisant quoi par exemple ?

En haussant les taxes et les barrières douanières. Entre autres. Les politiciens sont tellement bons pour foutre un pays par terre ! L’histoire n’est pas avare d’exemples. En bout de ligne, on peut même dire que ça ne rate jamais ! Ils trouvent toujours le moyen de foutre leur pays par terre!

Etant donné l’ampleur de nos problèmes actuels de déficit, que pourraient faire les politiques pour réduire ce dernier ?

Je vais vous donner un exemple, mais je pourrais vous en donner cent ! Le gouvernement dépense chaque année 5 milliards de dollars pour soutenir le prix du sucre, afin que les américains l’achètent a 22 centimes le kilo, alors que sur le marché mondial il ne coute que 8 centimes le kilo. Cinq milliards ! Nous serions bien mieux si le gouvernement disait a chaque propriétaire de plantation sucrière « nous vous donnons $100,000 par an pour le reste de votre vie, une Porsche et un appartement à Miami si vous vous retirez du business ! ». Tout le pays se porterait mieux, et nous autre consommateurs payerions moins pour le sucre. Mais juste pour faire tenir les intérêts d’une corporation et s’assurer ses voix, le gouvernement est prêt à toutes les absurdités !

Puisque nous évoquons les différents types de scénarios monétaires, avez-vous une opinion au sujet de l’or ?

En 1934 le prix de l’once était établi à 35$. Par la suite la production a décliné chaque année jusqu’en 1980. La production diminuait car il n’existait aucune incitation à miner davantage. Durant ces 45 années de baisse successive de l’offre, la demande a lentement mais sûrement continué à monter, particulièrement dans les années 60’ et 70’ quand a commencé la révolution de l’électronique. Demande qui monte, offre qui baisse, vous connaissez la suite. Avant que les années 70 ne commencent, j’étais certain que nous aurions un formidable bull market. Même avec l’inflation a 0%, vous auriez eu ce bull market, juste à cause des lois de l’offre et de la demande. C’était aussi simple que cela. Mais la situation a radicalement changé dans les années 80. Rien de mieux que de tirer le prix de l’or de 35$ à 875$ l’once [NDLR, en 1981] pour amorcer une nouvelle ruée vers l’or. La production est remontée année après année à partir de 1980. Précisément le moment où j’ai revendu ! Pour ce qui est du futur, je ne crois pas que l’or sera la meilleure couverture contre l’inflation durant les années 90.

Voulez-vous dire que l’or est une couverture contre l’inflation du passé ?

Les généraux ont toujours une guerre de retard. Les gérants de portefeuille investissent toujours dans le dernier bull market. L’idée que l’or est un "great store of value" est absurde. Il y a eu de nombreuses périodes dans l’histoire durant lesquelles l’or a perdu de son pouvoir d’achat – et parfois pour plusieurs décennies.

Dans une situation de panique ou de révolution, on pourrait s’attendre à voir le prix exploser ?

Au début oui. Mais pas pour longtemps, car un système monétaire établi sur de nouvelles bases serait vite remis en place.

Qu’achèteriez-vous pour vous prémunir d’une situation de chaos total ?

Une ferme à la campagne, et un fusil.

lundi 20 août 2012

De l'hystérie à la panique - Partie1 de l'interview de Jim Rogers dans " Market Wizards "

L’interview date d’avril 1988.

Vous venez de réaliser une superbe performance avec votre pari sur le DAX (NDLR : l’index allemand). Pourquoi étiez-vous si bullish sur l’Allemagne à l’époque où vous avez initié la position ?

Le bull market avait commencé en 1982. Plus important, l’Allemagne n’avait pas connu de bull market depuis 1961. Le marché n’avait fait qu’évoluer à l’horizontale depuis cette date, alors que l’économie allemande, elle, avait explosé. Il y avait donc de la valeur en Allemagne, c’était certain. Quand il y a de la valeur et que le prix est bas, je me penche sur le dossier.

Mais selon cette théorie vous auriez aussi bien pu acheter l’index dix ans plus tôt ?

Absolument. Mais si j’ai acheté en 1982, et non en 1971, c’est parce que cette fois il y avait un catalyseur. Vous avez toujours besoin d’un catalyseur avant qu’un grand tournant ne s’amorce. Ici, c’étaient les élections. J’étais certain que les socialistes allaient être éjectés une bonne fois pour toutes ; et que les chrétiens démocrates, dont le programme clairement libéral était essentiellement orienté vers le business, allaient gagner.

Vous aviez donc un très haut degré de conviction?

Comme à chaque fois que j’investis. Sinon, je préfère ne rien faire. La plupart des gens, pour une raison que j’ignore, ne peuvent pas rester sans rien faire. Il faut toujours qu’ils jouent !

Attendez-vous toujours que la situation se joue selon votre plan ? Ne vous arrive-t-il jamais de penser « Ok, ce marché va surement monter, je vais tenter le coup pour voir » ?

Ce à quoi vous faites allusion est le plus sûr chemin vers la ruine. Non, mon métier est très différent. J’attends vraiment d’avoir seulement à tendre le bras pour ramasser. Cela n’arrive pas souvent, croyez-le bien. Mais quand cela arrive, je ne rate pas ma chance. Regardez les gens qui perdent, ils disent toujours « maintenant que j’ai perdu, je dois trouver un moyen de me refaire ». Non, ils ne devraient pas trouver un moyen de se refaire... Ils devraient attendre que l’immanquable se présente. Mais c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y parait!

Trader aussi rarement que possible, en quelque sorte ?

Je ne suis pas un trader. Je ne sais même pas ce que veut dire ce mot. Mon métier est de pêcher dans un tonneau. Vous comprenez ça ?

Plus ou moins. Tous vos investissements sont-ils basés sur l’analyse fondamentale ?

Oui. Parfois, les charts du Bureau de Recherche des Matières Premières m’indiquent un catalyseur. Les charts peuvent révéler la panique ou l’hystérie. Mais ce n’est qu’une première étape. Si je vois l’un ou l'autre sur un chart, alors je m’intéresse aux fondamentaux du dossier.

Avez-vous un exemple?

Il y a deux ans, j’ai commencé à vendre à découvert le grain de soja après que le cours soit monté d’un coup à $9.60. L’idée m’était venue après un diner accompagné de traders, durant lequel ils n’avaient cessé de fanfaronner sur les raisons qui les avaient poussé à acheter du grain de soja – essentiellement, parce que le cours montait depuis plusieurs mois. Rentré chez moi, je ne pouvais l’expliquer, mais je savais que je devais shorter le grain de soja. Shorter l’hystérie.

Comment faites-vous pour reconnaitre l’hystérie ?

Apres une hausse sensationnelle, vous voyez le cours se déplacer par petits bonds horizontaux.

Comme le marché de l’or en 1979-1980 ?

Oui, c’est d’ailleurs à ce moment précis que j’ai commencé à vendre l’or à découvert, aux alentours de $675 l’once.

C’était $200 trop tôt !

Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas un trader. Je suis toujours soit en avance, soit en retard, mais ça ne fait rien, car je suis prêt à attendre le temps qu’il faudra.

Ce devait tout de même être effrayant. Vous n’avez jamais douté ?

Si, bien sûr.

Mais vous êtes malgré tout resté ferme sur votre position ?

J’étais convaincu d’avoir raison. L’hystérie était trop évidente, et l’hystérie ne peut jamais durer. Si vous avez le courage de tenir bon, parier contre l’hystérie est une spéculation sûre.

Ceci signifie-t-il que vous allez systématiquement à l’inverse de ces situations d’hystérie ?

Non, pas forcément. Les situations d’hystérie attirent mon attention, mais cela ne signifie pas que j’agis pour autant. Début 1980, je savais que le prix de l’or était surévalué. Paul Volker avait été nommé président de la réserve fédérale et avait fixé comme objectif la lutte contre l’inflation. Je ne doutais pas de sa sincérité. En octobre 79, lorsque la FED a changé sa politique de contrôle des taux d’intérêt pour se concentrer la croissance de la masse monétaire, le marché n’y croyait pas, et l’or continuait de monter. Face à une telle situation, les marchés étaient trop hystériques pour vraiment réaliser ce qu’il se passait alors. C’était mon catalyseur.

Les marchés seraient-ils aveugles ?

Absolument. Lorsqu’une tendance forte est lancée, qu’elle soit à la hausse ou à la baisse, les participants ne prêtent plus attention aux évènements – ils sont trop omnibulés par ce qui se passe alors.

Donc, ce n’est pas parce que le marché ignore un évènement que cet évènement n’est pas important ?

Exactement ! C’est mieux ainsi d’ailleurs. Plus le marché est irrationnel, plus l’opportunité qui se profile pour des gens comme moi s'annonce monumentale.

Avez-vous un autre exemple ?

Octobre 1987. C’est une drôle de coïncidence, mais le 19 octobre [jour du krach historique, NDLR] est le jour de mon anniversaire. A la fin 1986, j’avais justement prédit que nous allions vers l’une des pires paniques financières de toute l’histoire. Je savais que ça allait arriver, mais je ne savais pas quand ça allait arriver. Ce fut vraiment un merveilleux cadeau d’anniversaire !

Comment saviez-vous qu’il y aurait une telle panique financière ?

Il suffisait d’ouvrir les yeux. L’argent coulait à flot. Toutes les bourses du monde étaient à des plus haut historiques. Vous étiez abreuvés toute la journée de ces histoires de golden boys à peine sortis de l’école qui gagnaient des millions en quelques heures. C’était tout simplement irréel. Ça ne pouvait pas durer !

Vous vendiez à découvert, ou vous achetiez des « puts » ?

Je vendais à découvert. Je ne pratiquais plus les options. Les options sont un aller simple vers la ruine. La SEC a publié plusieurs études qui confirment toutes la même chose, l’une après l’autre : 90% des actions expirent à perte ! Pourquoi parier, quand on a 9 chances sur 10 de perdre ?

Quand avez-vous couvert vos positions ?

La semaine du 19 octobre. C’était la panique. Si vous vous rappelez bien, tout le monde pensait alors que ça en était fini des banques, des bourses et de la finance.

Avez-vous couvert en voyant l’hystérie s’inverser, de l’euphorie a la panique ?

Oui. C’était clair comme de l’eau de roche. De toute façon, si c’était vraiment la fin du monde, je n’aurais jamais récupéré mon argent. J’aurai eu à prendre mon fusil pour trouver de quoi manger. Donc, j’ai pris tout ce que j’avais et je suis allé contre la foule. J’ai racheté tout ce que j’ai pu, en pleine panique.

Vous n’aviez plus aucun short ?

Non. Vu le catastrophisme de l’époque, sauf si le monde touchait vraiment à sa fin, alors tout ne pouvait que remonter en flèche.

De nombreuses personnes blâment le krach de 1987 sur le dos des ordinateurs, du trading haute fréquence . Qu’en pensez-vous ?

Les gens qui soutiennent de telles théories sont incultes et ne comprennent rien. Mais vous savez, les gens qui perdent de l’argent ont toujours besoin d’une excuse pour se justifier. En 1929, on blâmait les appels de marge, les vendeurs a découvert, le gouvernement et même les Juifs. Au lieu de blâmer la terre entière, ces gens devraient apprendre leur métier. Je me rappelle que la semaine avant le krach d’octobre, Alan Greenspan avait annoncé publiquement que le déficit commercial se réduisait, que les choses étaient sous contrôle. Deux jours plus tard, les chiffres ont été rendus publics, et ils étaient les pires de l’histoire ! Si ceux qui ont tout perdu le 19 octobre avaient ouvert les yeux et les oreilles, ils auraient eux aussi pu prendre la juste mesure de la catastrophe qui les guettait.

Avez-vous déjà défié l’hystérie, et perdu ?

Bien sûr ! C’est arrivé à deux reprises. La première, quand je me suis essayé aux options. La deuxième, quand j’investissais sur des compagnies que je ne comprenais pas.

Qu’avez-vous appris ?

Que le marché peut rester irrationnel plus longtemps que vous ne pouvez rester solvable.

samedi 18 août 2012

Stratégie de trading

" Les investisseurs expérimentés s'attendent à des corrections et quand ils voient les prix baisser, ils décident simplement de renforcer leurs positions " - Jim Rogers dans son livre " Hot Commodities "

samedi 11 août 2012

La prochaine récession sera-t-elle en 2013 ?

" Ce que je vois arriver c'est de plus en plus de nouveaux plans de sauvetage et une dette de plus en plus élevés. Nous allons avoir une récession pire encore l'année prochaine et en 2014 à cause de l'importance de cette dette. En 2007 et 2008 la récession a été pire que le ralentissement de 2001 car la dette était plus élevée, en 2013 et 2014 la dette sera au plafond. La récession va être pire, cela ne va pas être amusant." à CNBC

" En Amérique nous avons eu un ralentissement économique voir une récession une fois toutes les 4 à 6 années depuis les débuts de la République.
Donc vous pouvez faire l'addition, d'ici 2013 ou 2014 nous allons vivre la prochaine " - Dans ETD Daily News

Perspective sur le prix du pétrole

" Le prix du baril de pétrole pourrait bien redescendre pendant quelques temps.
L'économie Chinoise est en train de ralentir, l'Inde ralentit, beaucoup de pays connaissent un ralentissement économique.
Mais d'ici 10 ans le prix du pétrole va crever le plafond.
La surprise sera jusqu'à combien il ira.
Cela ne signifie pas qu'entre temps il ne peut pas redescendre autour de 70 $, mais si cela arrive, vous devriez en acheter en grande quantité. " - à CNBC








vendredi 10 août 2012

Oubliez les actions !

" Je possède des matières premières car le monde doit faire face à de sérieux problèmes d'approvisionnement, l'offre de matières premières est insuffisante.
Si l'économie mondiale se redresse, les prix augmenteront en raison de la pénurie de matières premières qui s'en suivra.
Si l'économie mondiale ne se redresse pas, je continuerais à en avoir car les gouvernements vont alors sortir la planche à billet.
Ils vont créer plus de monnaie, or historiquement lorsque les gouvernements ont diminué la valeur de la monnaie, quand ils ont imprimé de l'argent, la façon de vous protéger et d'en profiter est de posséder des actifs réels "

Comment se protéger de la prochaine récession (2013-2014)

" Je vends certains indices actions à découvert car il va y avoir une détérioration de l'économie mondiale d'ici à l'année prochaine ou dans les deux prochaines années.
La vente à découvert est un bon moyen de vous protéger dans ce genre de période.
Ce qu'ils sont en train de faire - (les décideurs politiques) - va encore aggraver la situation "
- à CNBC

jeudi 9 août 2012

Le Gaz Naturel est-il sur le point d'atteindre son minimum en terme de prix ?

" Le prix du gaz naturel américain est de mon point de vue proche de son minimum.
Le problème est que je m'attends à voir de graves problèmes économiques aux Etats-Unis en 2013 et 2014. Quand cela arrivera, si cela arrive,  nous allons assister dans l'économie et sur les marchés à la panique finale. Au point culminant des liquidations sur le marché, vous allez atteindre des niveaux beaucoup plus faibles que ce que la plupart des gens auraient pu croire possible. Quel que soit le niveau de ce minimum, il ne sera pas très éloigné du récent dernier plus bas sur le gaz naturel.
Dans beaucoup d'autres endroits, tel que par exemple le Royaume Unie, les prix du gaz naturel sont très largement au-dessus de ce qu'il est ici, aux Etats-Unis " - Dans Oil Price


Prix en US$ du Gaz Naturel américain depuis 2004 avec un dernier plus bas en début d'année à 1,6 $


Jim Rogers sur l'or et l'argent


" Si l'or descend plus bas, j'en achèterais plus, de même que l'argent, car les métaux précieux vont encore enregistrer des gains considérables au cours de cette décennie " - Dans MoneyNews

dimanche 5 août 2012

A moyen terme, les prix des matiéres premiéres agricoles devraient encore augmenter fortement


" Le monde doit faire face à de graves problèmes de pénurie dans l'agriculture.
Les stocks de denrée alimentaires sont près de leurs plus bas historiques donc n'importe quel problème aura un effet immédiat et profond (...) L'agriculture sera l'un des secteurs les plus profitable de l'économie mondiale pour de longues années, comme je vous l'ai souvent dit (...) Je suis plus optimiste à propos de l'agriculture que pour toute autre chose, simplement à cause du niveau des prix. Le prix du sucre par exemple est en dessous de 75 % à ce qu'il était il y a 38 ans.

Il n'y a pas grand-chose dans le monde qui est aussi déprimé que les prix agricoles actuels. Donc, je dirais que c'est là où il faut mettre son argent " - Dans Business Insider


" Il va y avoir d'énormes changement dans la société américaine, la culture américaine et les secteurs où il y a de l'argent à faire. Les courtiers en bourse devront devenir chauffeurs de taxi, les plus intelligents apprendront à conduire un tracteur, les agriculteurs rouleront en Lamborghini "
- Dans le magazine Forbes



" En Amérique 200.000 étudiants en MBA ont été formés l'an dernier et moins de 10.000 dans l'agriculture (...) Tant que les prix agricoles ne seront pas montés assez haut suffisamment longtemps, nous aurons une pénurie d'agriculteurs " - Dans le Huffington Post